lundi 11 février 2013

Chronique d'une journée de libraires...

Lundi  11 février...5H30.
Un air d'opéra ( honnêtement je ne sais pas lequel ) nous tire d'un semi-coma, je referme les yeux immédiatement, j'ai peur de ne pas me rendormir.
Après tout, ce n'est pas encore pour moi, "mon air à moi" viendra, une heure plus tard.
Le premier libraire s'arrache à la tiédeur des draps, ses pensées sont déjà vers Paris, où il passera cette journée, à débattre autour des derniers votes du prix sorcières.

Une heure plus tard...
  J'aurais mieux fait de me lever dès le premier air...Se réveiller après s'être rendormie sur le petit matin, c'est pas terrible... En plus, j'ai droit à une symphonie...J'y vais quand même, les yeux fermés, c'est le cas de le dire.
Ma journée à moi commence, comme toujours autour de la grande table en bois, je grille,je tartine  et je répète 37 fois au moins " allez les enfants, on mange, on va se mettre en retard..."
...Ouf, ils ont passé le portail , habillés, coiffés, le ventre rempli, le tout avant 8H30. Ça fait bientôt 10 ans que ça dure ( depuis l'entrée à la crèche ), on est encore gagnants ( même si Eliott se rappelle être arrivé une fois en retard lorsqu'il était en CP... )J'suis sûre que non...

Un regard autour, pas de nounou en vue, ça fait 11 jours que je ballade cette enveloppe dans le fond de mon sac, et je n'ai toujours pas donné son du  à celle qui gâte mes enfants au déjeuner, deux fois par semaine. C'est le genre de truc qui m'énerve, je vais finir par la perdre cette enveloppe à la fin.
Allez, Carole, on passe la seconde et on enquille l'autoroute, il est 8H40, et tu as rdv à 9H30 à Villeurbanne.

...J'aurais pu être en avance, j'aurais même pu juste être à l'heure si j'avais eu quelques embouteillages...
Je n'arrêtais pas d"y penser, il fallait que je passe et repasse les phrases dans ma tête...Comment dire les choses, sans trop d'émotion...C'est vrai, j'ai toujours des larmes qui se glissent un peu partout quand je dois  parler en public d'un truc qui me tord le cœur...
C'est vrai, j'aurais pu être moins fébrile si j'étais arrivée avec quelques minutes d'avance, il aurait fallu ne pas trop se répéter les mots, ne pas manquer la sortie d'autoroute et parcourir 30 minutes de trajet supplémentaire..
Mais bon, j'lai dit, j'lait dit qu'il fallait faire attention à nous les p'tits libraires indépendants...J'lai dit que çà faisait mal de voir un de nos confrère absent, évincé de ce magnifique salon...
J'lai dit qu'on pouvait le tuer avec un coup pareil...
Alors on a décidé qu'on se verrait tous en juin, qu'on allait effectivement parler, construire des choses ensemble, se projeter pour le prochain salon, et puis que ça n'arriverait plus...
J'ai souris mais j'avais envie de pleurer aussi...Mais bon, je ne me suis pas laissée attaquer par "les p'tites larmes qui glissent partout."
Sur le chemin du retour, je pensai au gratin bien chaud qui m'attendait dans le four ( programmé par le libraire levé sur un air d'opéra ), je pensai aussi à me dépêcher pour le partager avec ma maman, qui exceptionnellement avait récupérer les petits des libraires, à la place des libraires, un lundi.
J'ai ruminé mon gratin, j'ai sauté sur mon clavier et j'ai annoncé que je ne pouvais pas attendre l'année prochaine pour trouver une solution...pour mon confrère libraire, il fallait trouver de la place, il fallait pour ça partager un stand, cette année, parce qu’on risquait de le tuer avec un coup pareil...
J'ai fini  mon mail par trois petits points, j'ai repassé une lessive entière,en ait étendue une autre, j'ai réceptionné 11 cartons, j'ai réparti deux caisse de commandes collectivités sur les étagères, j'ai chargé les cartons vides dans mon petit camion, je suis partie à la déchèterie, je suis revenue, j'ai soldé quelques factures,j'ai croisé un mail envoyé avec les titres des livres primés pour le prix sorcière, j"ai  trié le courrier et j'ai ..."moins douté de mon propre engagement"...


samedi 9 février 2013


 Le plus grand des voyages. de  Soufie


Le plus grand des voyages, Soufie Régani
Éditions bilboquet


Si j'étais un peu lasse et fatiguée en ce moment je voudrais que l'on glisse ce livre entre mes mains, si je connaissais  un enfant qui venait tout juste au monde je voudrais qu'il soit un des premiers livres de sa petite bibliothèque, si j'étais libraire je vous dirait qu'il est tout simplement le voyage qui nous ressemble à tous...
Le plus grand des voyages c'est donc le voyage de la vie, du premier jour où l'on enfourche son vélo, jusqu'au dernier où on l'abandonne, où on le laisse à quelqu'un d'autre.
Toujours de l'avant, quelques coups d’œil en arrière tout de même, on roule ,  on tombe,  on pleure, on ne sait pas toujours pourquoi on roule, puis on se  souvient "des jolies choses"...
... seul, accompagné, successivement porté puis épuisé,  on reprend sa direction, dans "le sens de la vie"...
Incontournable pour ne pas se laisser ronger par l'hiver.


 Ole Könnecke - Anton et les rabat-joie.

Anton et les rabat-joie, Ole Könnecke, édition école des loisirs

ARRRGHHHH ! J'adore Anton ! J'aime bien son papa, Ole, j'aime bien l'école des loisirs quand elle nous sort des trucs comme çà, j'aime bien les gens qui rient de l'humour d'Anton ! En fait j'aurais bien aimé écrire et dessiner Anton, mais en fait ...On m'a piqué l'idée !!! Si , si...
Bon ben voilà, si vous avez envie de faire plaisir à un adulte-qui--a-envie-de-faire-rire-un enfant, c'est à Anton qu'il faut penser.